MANUEL RAMOS PRESIDENT
FNUHPP A THIERS
Depuis 1992, les usagers des hôpitaux
sont organisés pour revendiquer une meilleure qualité de soins et défendre le
maintien des hôpitaux de proximité, et leurs représentants siègent depuis un
peu plus de trois ans dans les conseils d'administration des centres
hospitaliers. Le président de la fédération nationale des usagers, Manuel
Ramos, était à Thiers .
"Au debut des années 90, la maternité de Saint-Marcellin, dans
l'Isère, où j'avais vu naitre mes deux enfants, a été déclarée dangereuse " et a fermé; j'ai trouvé cette décision injuste
et scandaleuse, et j'ai commencé à me battre. en compagnie d'autres personnes
, explique Manuel Ramos, qui a créé ainsi la première association composée d'usagers des hôpitaux en 1992. Cette fédération nationale des usagers des hôpitaux publics de proximité (FNUHPT),
dont il est le président, compte maintenant soixante-neuf associations et quelque quatre-vingt-dix mille adhérents qui
oeuvrent pour une hospitalisation de qualité. L 'association de défense de l'hôpital de Thiers, créée en 1992 et présidée par Rolland
Gouttefangeas, est l'une d'elles et la seule en Auvergne. Elle compte un peu plus de deux cents adhérents, parmi lesquels des familles de malades, des professionnels du milieu médical, des élus de la région thiernoise.
Manuel Ramos explique que " la plupart des associations de notre fédération ont
vu le jour face à une menace de fermeture d'un établissement; ce n'est pas le cas à Thiers où l' ADHT effectue un travail de prévention particulièrement important
.Depuis sa création, elle multiplie en effet les actions d'information et de sensibilisation de la
population locale; intervient auprès des élus pour demander l'augmentation de l'enveloppe budgétaire des hôpitaux auvergnats ; se prononce en faveur du travail en réseaux" à condition qu'il ne s'agisse pas d'absorption d'une petite structure par une
grande .
Manuel Ramos, souligne aussi que " notre rôle n'est pas seulement de dire ce qui ne va pas, mais
aussi de dire ce qui va bien dans les hôpitaux de proximité, et d'inciter les gens à les défendre... en commençant par aller s'y faire soigner lorsque cela est possible
".En indiquant avec satisfaction que " les usagers ont de plus en plus de poids, même s'il reste encore beaucoup de boulot à faire
", Manuel Ramos précise que " c'est en partie grâce à notre action que les usagers sont représentés, depuis trois ans et demi, dans
des conseils d'administration des hôpitaux ".Et ,de conclure: " notre rôle est aussi de servir d'aiguillon, d'alerter les pouvoirs publics et de mobiliser les élus, car c'est aussi un devoir de l'Etat de soigner sa population
".
COMPTE RENDU DES ASSISES DEPARTEMENTALES DE
L'HOSPITALISATION DE PROXIMITE DU 13/02/1998.
Pourquoi des Assises départementales ? Depuis quelques temps, se
sont installées des agences régionales de l'hospitalisation (ARH) et des systèmes de
complémentarité entre hôpitaux se développent. Cela soulève des interrogations -
garderont-nous la liberté de choisir notre hôpital ? La qualité des soins dans les
hôpitaux sera-t-elle garantie ? Les personnes présentes aux assises ont tenté de nous
éclairer sur ces changements :
-M. MUSZYNSKI , gynécologue-obstétricien et président de la
Fédération nationale des maternités et hôpitaux publics de proximité
-M. RAMOS, Président de la Fédération nationale des usagers des
hôpitaux publics de proximité
-M. LEGRAND, démographe, membre de l'association pour la
recherche démographique Sorbonne
-M. AUGEARD, Maire d'une commune rurale
La soirée s'est déroulée sous forme de conférence débat,
nous en avons extrait les principales idées :
1) M. Muszynski a pris la parole en premier et s'est attachée à
démontrer que les arguments développés dans la presse et par les politiques ne sont pas
des arguments restructurants
savoir le coût et la sécurité dans les hôpitaux de
proximité. En effet, M. Muszynski a dressé un bilan positif des petits hôpitaux :
65% des actes sont pratiqués dans les centres de proximité pour
seulement 46% du personnel ; 87% de la population est satisfaite de ces hôpitaux. Aucune
étude réelle n'a été réalisée sur la sécurité dans les hôpitaux, celle du
magazine Science et Avenir est trop superficielle voire falsifiée.Les petits hôpitaux
réalisent la petite chirurgie, la chirurgie spécialisée étant réservée aux hôpitaux
départementaux.En ce qui concerne le service des urgences, ce service assure un premier
diagnostic et trie les malades de façon à les orienter vers le bon service. Il faut
conserver ce service surtout qu'en secteur privé un tel service n'existe pas.
-Les services de médecine des petits hôpitaux assure le
diagnostic des pathologies et l'accès à tous aux soins. Il ne faut pas oublier que seuls
les hôpitaux publics de proximité sont à même d'accueillir et de soigner les exclus.
-Les services de suite(moyen séjour) sont présents et
nécessaires mais les hôpitaux de proximité ne doivent pas assurer que cette
fonction.Les maternités constituent les services les plus visés par la réforme depuis
1986 en raison de la dénatalité ; 130 ont été fermées depuis 1996 dont 90
constituaient le seul site de naissance ; actuellement 50 sont menacées par la mise en
place du quota de 300 naissances. M. Muszynski précise que les fermetures sont parfois
nécessaires mais le critère doit être le tissu de population et non le nombre de
naissances. Il n'est pas prouvéque la mortalité maternelles 12 / 100 000
naissances) et la mortalité infantile(8 /1 000 naissances) proviennent des
hôpitaux de proximité. Une étude réalisée sur 177-000 naissances dans 98
petites maternités a fait ressortir une mortalité néonatale de 495 soit 3/1000
naissances donc inférieur à la moyenne nationale de 8 et une mortalité maternelle de 4
et ce sur 5 années consécutives. Le score est donc performant.
-Quant au personnel, il est formé et compétent, il ne faut pas
oublier qu'il a reçu la même formation que celui des grands hôpitaux.Quant aux
infections nosocomiales, il s'avère qu'elles sont 2 à 3 fois supérieures dans les
grands centres. Or ce sont dans les petites structures que se trouvent les personnes
âgées qui sont plus sujettes à ces infections.Depuis les réformes, le coût des
transports en ambulance a augmenté et grève les budgets des CPAM.
-Quant aux budgets, les 760 petits hôpitaux représentent 12,5%
des dépenses hospitalières publiques soit 29 MDS, les 29 CHU: 94 MDS, les 174 CH: 79
NMS. En Auvergne, la productivité est importante pour un coût peu élevé.
2) Ensuite, M. Ramos a expos son point de vue :
Il a émis un avis septique sur les agences régionales de
l'hospitalisation qui sont composées de membres nommés par le gouvernement et qui sont
chargées par lui de décider de la suppression des hôpitaux. Ce sont des organismes sur
lesquels les élus n'ont aucun pouvoir, ils agissent sans concertation; de plus ces
agences sont coûteuses : 250 emplois sur 26 agences pour un coût de 220 MNS ! Il serait
nécessaire que ces structures puissent être contrôlées par les élus.
Il a émis un avis favorable à la coopération active entre
hôpitaux ce qui signifie un acte écrit de répartition des taches entre CRU et petits
hôpitaux et non une absorption. Il est favorable à une fédération d'établissements
avec maintien des sites. Cela passe évidemment par la volonté des médecins qui doivent
accepter de s'entraider et de se déplacer pour remplacer leurs collègues. Les médecins
libéraux et hospitaliers doivent jouer le jeu de l'hôpital, c'est à dire envoyer les
malades vers les hôpitaux de proximité chaque fois que cela est possible.
Il a évoqué le débordement des services des CHU notamment des
urgences et le coté humain des petits centres.
3) M. Legrand a évoqué l'aspect démographique de la région
Auvergne et notamment du bassin thiernois :
En 1995, il y a eu en Auvergne 12768 naissances pour 14713
décès, 14 communes disposent d'au moins une maternité en Auvergne, parmi elles 7
petites villes avec une maternité de moins de 500 accouchements par an: Thiers :325 en
1997. En 1995, le taux de fécondité est de 1,39 enfants par femme.L'étude réalisée
par M. Legrand est à votre disposition.
4) M. Augeard a fait part de son inquiétude face aux fermetures
des services publics de proximité qui créent des difficultés matérielles aux habitants
de petites communes et des risques pour leur santé.
NB : une cassette vidéo des moments forts du débat a été
réalisée.
ASSOCIATION POUR LA DEFENSE
DE LHOPITAL DE THIERS
Montbartoux
63120 VOLLORE-VILLE
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